Ch. 14 – Le fantôme

Si tu arrives à cette page par accident, ceci est une histoire de Taekook avec des passages 18 ans et +

Plus de détails sur l’histoire, ici.

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– C’est… charmant…

 charmant

Yoongi fronce le nez face au manoir hanté entouré de brouillard dans cette nuit éclairée par la pleine lune. L’atmosphère est lourde, rendant la cour parfaitement lugubre.

– Oui, ça a l’air sympa ! sourit Tae.

Il n’a peur de rien !

– Ne t’inquiète pas, lancé-je au chasseur en mettant ma capuche, on est là pour te prêter main-forte.

Il me regarde, visiblement peu impressionné.

– T’es tellement cool ! s’exclame Tae les yeux brillants.

Au moins, il y en a un qui a du goût.

Bang Chan échappe un petit rire, mais en rien moqueur, plus du style « Vous faites un si joli petit couple! » Je l’aime bien cet humain.

Je me rends compte que j’apprécie plutôt les gens gentils comme Bang Chan, Namjoon ou… Tae…

Attends…

Est-ce que je trouve Namjoon et Bang Chan sympathiques parce qu’ils me rappellent Tae ?

– À quoi penses-tu ? me demande ce dernier.

Le reflet de la lune illumine tout un côté de son corps, il est plutôt… beau…

– À rien ! me défends-je aussitôt.

Nous traversons la cour et entrons par une porte de service, l’entrée des domestiques.

On arrive dans une petite pièce simple, quasiment vide.

C’est vraiment minuscule pour une demeure de cette envergure. Ils ne traitent pas bien leur personnel.

Je penserais à bien installer Namjoon le temps qu’il reste avec nous pour surveiller Jimin. Je suis quelqu’un de bien, moi.

– C’est quoi ce sourire mignon ? me demande Tae.

– Oh, je sens une présence, nous coupe le médium.

Yoongi recule.

– On va pouvoir le voir nous aussi ? l’interroge Tae qui cesse de me regarder.

– Oui. Bang Chan est si puissant que les fantômes peuvent davantage se matérialiser grâce à lui. Ils sont juste un peu translucides.

– Oh, cool !

Tae s’assoit sur une chaise attendant le spectacle. Yoongi lui préfère, comme moi, rester debout.

– Félix, l’appelle Bang Chan, j’aimerais entrer en contact avec Félix. N’aie aucune crainte, nous sommes là pour t’aider à élucider ton meurtre.

Nous contemplons le vide de la pièce… Rien de rien, c’est décevant…

Puis…

Une grosse voix grave et lugubre se fait entendre, résonnant dans tout l’étage.

– Tu as dit qu’il était petit et mignon ! reproche immédiatement Yoongi à son frère.

– Hum oui, hésite le médium, il y en a peut-être plusieurs? On ne sait jamais avec ces vieilles demeures.

Il lui lance un regard mauvais.

– Ça avait l’air de venir de par-là, se lève Tae, visiblement très intéressé par la situation.

Je le suis dans le corridor.

– Pourquoi les couloirs sont toujours aussi longs dans ce genre d’endroits ? bougonne Yoongi.

On en voit à peine le bout, à part… Quelque chose de lumineux semble apparaitre et même scintiller.

– N’aie pas peur, l’invite une nouvelle fois le médium.

D’un coup, un truc blond avec une grande bouche nous fonce dessus en hurlant et nous traverse, puis disparait aussitôt !

– Ah ! Je déteste ça ! se fâche Yoongi.

– Il doit être effrayé et confus, explique Bang Chan.

Nous repartons et aboutissons dans un autre couloir obscur.

J’espère que Tae n’a pas trop peur… Je le regarde. Il sourit enthousiaste. Il a l’air de follement s’amuser. Mon petit démon.

– Ok, ne bougez plus, écarte des bras Bang Chan pour nous barrer le chemin.

Un nouveau cri grave, presque caverneux, se fait entendre. Une silhouette lumineuse apparait. Elle se précise de plus en plus.

– Quoi ? m’étonné-je. C’est ce petit bonhomme qui fait autant de bruit ?

Le garçon est effectivement jeune, petit et menu. Ses traits semblent délicats, mais ses yeux sont cachés par ses cheveux blonds, mi-longs.

– Bonjour Félix, je m’appelle Bang Chan, se présente-t-il aimablement.

– Coucou, moi, c’est Tae ! fait-il en un petit salut à l’apparition.

– Oh et moi, Jungkook, suis-je son exemple.

Yoongi nous regarde, éberlué.

Ben quoi ?

Le fantôme a changé de pose sans faire aucun mouvement. C’est plutôt cool !

Il montre de grands yeux bleus-gris doux et curieux.

Il est assez mignon.

Je jette aussitôt un coup d’oeil à Tae, mais il n’a pas l’air de le trouver à son goût. En revanche, Bang Chan a un sourire jusqu’aux oreilles. Quant à Yoongi, il a encore reculé d’un pas, il est presque derrière nous.

– Dis-nous ce qu’il s’est passé, Félix, l’invite le médium.

Le fantôme part en cour… en flottant. On le poursuit. Nous arrivons à un escalier. Il volète en son milieu pour nous indiquer de monter.

Nous débouchons dans un grand hall. Une musique venant de nulle part débute, suivie de rires et des bavardages indistincts.

– Il nous montre ce qu’il s’est passé, nous explique Bang Chan.

Félix apparait soudainement très près de nous, toujours aussi immobile et inexpressif.

On entend sa voix sans qu’il ne remue ses lèvres :

– Maman, s’il te plait, laisse-moi y aller.

– Bien, mais tiens-toi bien, les invités sont vraiment la crème de la crème.

– Promis !

Les bavardages s’estompent pour ne laisser place qu’à la musique. Le fantôme sourit légèrement. On ressent son bonheur, son envie de danser. Il rêve de participer à un bal comme celui-ci.

Ses sentiments nous envahissent. Je prends Taehyung dans mes bras et nous nous mettons à valser. Nous ne pouvons nous en empêcher.

 

Il me sourit, puis rit lorsque je le fais tourner sur lui-même.

– Dégage de là, avorton !

Le bonheur s’évanouit en un instant. Un convive vient de renverser les verres sur le haut de Félix.

– Pardon, Monsieur, s’excuse le garçon.

Il dépose son plateau et descend rapidement les escaliers de peur que quelqu’un l’aperçoive et l’accuse de maladresse. Nous le suivons. Arrivé dans le couloir, il examine son habit : un peu d’eau suffira.

Il traverse le corridor, mais s’arrête brusquement : il a entendu des pas derrière lui.

– Il y a quelqu’un ?

Mais personne ne répond.

Il marche de nouveau et les pas le suivent.

Il tourne la tête tout en avançant, mais rien…

Effrayé, il accélère. Il se met à courir et alors que la présence l’a presque rattrapé, le garçon s’enferme dans la salle de bain.

Protégé par la porte verrouillée, il se calme. Il fait couler un peu d’eau et nettoie sa tache. Il se sèche avec une serviette.

Pas encore totalement rassuré, il pose son oreille sur la porte, mais n’entend rien, à part…

Il fait un bond en arrière : la présence tourne la poignée et pousse la porte, mais celle-ci est toujours fermée à clef. La poignée remue plus vigoureusement et quelqu’un tambourine la porte si fort qu’elle semble pouvoir céder.

– QUI EST LÀ ? crie-t-il.

Tout cesse d’un seul coup. Plus aucun bruit, plus aucun mouvement. Félix s’approche de la porte doucement et recolle son oreille à celle-ci.

Il n’entend rien.

Il s’accroupit et regarde à travers le trou de serrure…

Il fait trop sombre pour distinguer quoi que ce soit.

Il hésite un instant, puis déverrouille la porte et l’ouvre en un grincement. Il passe la tête.

Rien de rien.

Il sort.

Avance.

Le couloir est totalement vide.

Il part vers la cuisine.

Aucun pas.

Pourtant quelque chose lui semble étrange.

Il comprend ce qui ne va pas : il n’y a personne.

Pourquoi sa mère n’est pas aux fourneaux et où sont les serveurs ?

Quelqu’un se tient derrière lui. Il frissonne incertain :

– Maman ? avale-t-il sa salive.

– Non.

Il se retourne.

Un homme, plus grand que lui, et portant un masque de cheval le fixe.

Il sent une douleur incommensurable au ventre, ses mains tremblent jusqu’au poignard qui vient de le transpercer. L’inconnu retire la lame d’un mouvement sec, récite une incantation et l’embroche de nouveau, encore une fois et encore une autre, tout devient noir…

La vision s’arrête.

– Je suis vraiment navré, Félix, compatit Tae.

Pour être sincère, je suis triste pour lui moi aussi. Il n’avait fait de mal à personne… C’est totalement injuste.

– As-tu compris ce que disait l’inconnu ? demande Bang Chan à son frère.

– C’est la langue des Enfers, lui assure-t-il. Il disait… Hum… Démon, prends son âme comme offrande à notre royaume…

– Non, non, ce n’est pas du tout ça, le corrigé-je aussitôt, il a dit « Chaos, prends cette énergie pour créer un nouveau royaume. »

– Un « nouveau royaume » ? me questionne Tae.

– Oui.

– Hum, hésite Yoongi, t’es sûr le bleu ?

– Ben, c’est ma langue maternelle.

– Hein ? me regarde incrédule Yoongi.

– Nos parents travaillaient ensemble, ils étaient chasseurs, ment Tae, ils nous ont appris cette langue dès l’enfance.

– Ah oui ? demande Yoongi. Ils s’appelaient comment ?

– On… On vient de vraiment très loin d’ici, balbutie Tae.

– Nous allons trouver qui t’a fait ça, indique Bang Chan à Félix. Tu peux partir en paix.

Félix le fixe sans bouger. Le médium récite une incantation, puis une autre, mais rien ne se passe.

– Ça a toujours marché. Il est bloqué, se désole Bang Chan.

– Je peux l’aider, sourit Tae.

Il avance et se place devant le fantôme. Il tourne la tête vers moi, l’air de dire « Tu me donnes un coup de main, chéri ? »

– Oh, mais là, un autre fantôme !!! crié-je en pointant du doigt derrière eux.

Ils se retournent. Je n’arrive pas à croire qu’ils se sont fait avoir !

En un clignement de paupière, Tae a sorti ses ailes, s’est envolé au Paradis avec Félix et est revenu seul.

Lorsque les humains reposent le regard sur nous, tout est déjà réglé. Je tends la main discrètement de côté à Tae pour qu’il me fasse un hi-five, mais il comprend de travers et me tient la main.

Pourquoi maintenant, ça me fait ça quand je lui tiens la main ?

– Mais où… où… ? bégaie Yoongi.

– Les « bleus » ont quelques petits tours dans leur sac ! souris-je fièrement (et en crânant un petit peu).

– Vraiment ? Alors tout ira bien pour lui ? demande Bang Chan.

– Oui, ne vous inquiétez pas, il est au Paradis.

– Vous êtes étranges, très étranges, nous juge Yoongi, méfiant.

– On n’a pas beaucoup d’expérience de terrain, ajoute Tae gêné, mais nous avons beaucoup de connaissances.

– Nos parents étaient plutôt des rats de bibliothèque, complété-je son idée.

– Ah, des livresques ! dirent en même temps Yoongi et Bang Chan.

– Oui, c’est ça, hésita un instant Taehyung, des livresques.

– Je comprends mieux pourquoi tu dis que la langue des Enfers était ta langue maternelle, approuve Yoongi.

– Oui, tout s’explique ! souris-je.

– Bon, en tous cas, c’est réglé, hoche de la tête Yoongi, il reste à savoir qui portait un masque de cheval durant la fête.

– Ça, ce n’est plus de mon domaine, souffle Bang Chan à Yoongi. Je vais te donner le téléphone du proprio, Yang Jeong-in, du musée I.N.

Dehors, nous voyons la cour changer sous nos yeux. Non seulement, le jour se lève, mais l’atmosphère auparavant pesante se fait maintenant plus légère, comme désenvoûté d’une malédiction.

C’est… à vrai dire… absolument magnifique !

– Un des plaisirs de ce métier, sourit Bang Chan.

Les deux frères se font une accolade, puis Bang Chan serre Tae dans ses bras.

De quel droit il touche à mon Tatetae, lui ? Je le déteste !

Puis, c’est moi qu’il enlace. Il a une sacrée poigne pour un humain.

– C’était sympa de travailler avec vous, sourit-il. Yoongi avait tort, vous avez été très utiles, merci infiniment.

Je l’aime bien.

Il nous salue une dernière fois de la main et part vers sa voiture.

– Bien, retournons à l’appartement, lance Yoongi.

C’est de NOTRE appartement qu’il parle ?

– Il est temps d’aller se coucher, baille-t-il.

– Oui, il est temps de se coucher, me fixe Taehyung… et, me susurre-t-il à l’oreille, de reprendre là où on en était.

Eh bien, je peux vous dire qu’on ne va pas trainer sur la route !

Voici la 5e vidéo :

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